Benjamine B. Hazelwood
Age : 31
Date d'inscription : 22/02/2009
Nombre de messages : 2
Pseudo :
Music : hold tight by dave dee, dozy, beaky, mick and tich.
Quote : on est les animaniacs, on est toujours décontrax, soyez cool soyez relax.
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Benjamine B. Hazelwood
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Sujet: Re: the gun club (uc) Mar 24 Fév - 21:35 |
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Lorsque Bambi rentra à la maison, ce soir là, elle trouva une poignée d'os à demi rongés sur le paillasson. La journée s'était écoulée très tranquillement, avec cette saveur douce qu'ont les jours d'hiver, lorsque le ciel est haut et le froid planant ; s'était écoulée lentement, entre chansons chuintées et vains vagabondages ; s'était glissée vicieusement entre la cigarette du matin et celle du soir. Et maintenant la journée était finie, et maintenant il y avait ces os sur le paillasson. Devant Bambi, une porte close, derrière elle, le ciel grand ouvert et outrageusement tape-à-l'oeil (il était presque dix-neuf heures). Bambi hésita avant de glisser sa clef dans la serrure. Bambi hésitait tout le temps. Même avant de pénétrer chez elle. Sans raison particulière. Par ailleurs, découvrir des ossements devant son propre appartement peut constituer une bonne raison particulière ; mais, en l'occurrence, Bambi réfléchit durant les mêmes exactes huit secondes que d'habitude. Après quoi, elle poussa la porte dans un grincement de film d'horreur.
Elle ne savait tellement pas à quoi s'attendre qu'elle s'interdit de s'attendre à quoi que ce soit. Peu importait, en fait. Elle s'était douté que quelque chose interférerait. Ce dimanche ne pouvait finir que sur une note nouvelle : elle l'avait ressenti dès l'aube, comme si le temps s'essouflait et qu'il lui fallait se régénérer. La journée avait été un marque-page, pas tout à fait le chapitre suivant mais déjà la fin du chapitre précédent. Voilà pourquoi tout semblait flotter dans une étrange ambiance paresseuse - caressante - et contemplative. Après tout, la nuit vient à point à qui sait attendre.
Il y avait simplement une ombre sur le canapé-lit. Une silhouette humaine, plutôt longue, plutôt sombre, assise là avec l'attitude de celui qui ne veut pas prendre part au décor. Comme si la silhouette était à peine posée sur ce stupide canapé-lit, histoire de dire hé, je suis juste de passage les mecs, et comme si elle tentait de toutes ses forces de ravaler l'ombre portée qui émanait d'elle et qui s'étendait sans se soucier de rien jusqu'au coin de l'armoire. Enfin bon, comme chacun sait, les ombres s'allongent avec le déclin du jour, et on a beau serrer les poings, elles ne se laissent pas réaspirer comme ça. Bambi n'émit aucun son, n'esquissa aucun geste, et cela dura quarante ans au moins, jusqu'à ce qu'elle se décide à allumer la lumière d'un coup violent sur l'interrupteur. L'ampoule jaune se balança doucement au bout de son fil, comme si le simple fait d'être traversée par l'électricité avait mis fin à son inertie quasi permanente (Bambi n'aimait pas beaucoup allumer les plafonniers), et, mon Dieu, c'était Louis sur le canapé-lit. Louis lève la tête, Louis sourit. Tout à coup le monde retrouvait un centre de gravité.
Planqué derrière son col absurdement amidonné, surnaturellement relevé, il ne s'arrêta pas de sourire de toutes ses dents pointues. Il avait toujours eu des dents acérées comme des fourchettes, mais son look de vampire affamé était démenti par son regard doux et sa masse de cheveux blond cendré. Ils avaient tous les cheveux blonds dans la famille, enfin bien sûr papa se teignait les cheveux et maman... eh bien, personne n'avait jamais pu découvrir s'il s'agissait de sa couleur naturelle. Elle-même l'avait probablement oubliée.
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